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Les travailleurs de Postes Canada rejettent l'offre : une autre grève est-elle imminente ?

OTTAWA — Après le rejet par le syndicat de Postes Canada de l'offre finale de la direction, les experts affirment qu'une grève généralisée est peu probable, mais les négociations demeurent dans l'impasse.

Environ 55 000 travailleurs et travailleuses représentant le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP) ont rejeté une proposition visant à augmenter les salaires de 13 % sur quatre ans et à élargir le travail à temps partiel. Soixante-huit pour cent des facteurs et factrices urbains et 69,4 % de leurs collègues des régions rurales et suburbaines ont voté contre la proposition.

L'expert en relations de travail Adam King a déclaré que le vote forcé du gouvernement avait détourné l'attention du véritable enjeu : parvenir à une entente à la table de négociation. Le STTP s'est dit prêt à reprendre les négociations, et l'interdiction des heures supplémentaires imposée en mai demeure en vigueur.

Bien que le vote ne soit pas une victoire pour Postes Canada, plus de 30 % des travailleurs et travailleuses ont appuyé la proposition, qui, selon le professeur Larry Savage, rendra plus difficile l'organisation d'une grève.

La ministre du Travail, Patty Hajdu, a proposé de soumettre le conflit à l'arbitrage obligatoire, mais Postes Canada a refusé, craignant que le processus ne s'éternise.

La situation financière de Crown demeure précaire : le service postal perd des millions de dollars chaque jour et, selon un rapport d'une commission spéciale, il est en faillite. La direction pourrait prendre des mesures sévères, comme imposer de nouvelles conditions de travail ou procéder à des mises à pied, pour accentuer la pression sur le syndicat.

Cependant, selon les analystes, ces mesures ne peuvent qu'exacerber les désaccords. Les experts estiment que ce qui nous attend ne se résume pas à des conflits de travail, mais à des réformes en profondeur à Postes Canada, allant jusqu'à l'annulation des livraisons quotidiennes et l'expansion du réseau de boîtes aux lettres publiques.